Jardiner en permaculture, c'est jardiner avec la nature, en l'imitant. C'est aussi refuser l'utilisation de pesticides et de produits chimiques, tout autant que certains outils trop violents pour le sol. C'est jardiner bio et s'appuyer sur les forces vives de la nature pour optimiser la productivité de son jardin. C'est aussi 8 principes clés.
1 - L'environnement naturel
Observez votre environnement pour en tirer le meilleur parti. Quelles sont les plantes indigènes ? Comment est orienté votre jardin pour exploiter au mieux l'énergie des rayons du soleil ? Quelles sensations ressentez-vous dans cet espace ? Que vous inspire-t-il ?
Prenez le temps de vous mettre en connexion avec votre jardin pour en dessiner ensuite le plan idéal, idéal par rapport à l'environnement et également par rapport à vos envies et besoins.
2 - Economie et écologie
En permaculture, la recherche d'optimisation est constante et permanente. On va évidemment chercher à optimiser la configuration du jardin pour gagner en productivité, en coût, en facilité et en efficacité. Les plantations seront densifiées.
On va aussi chercher à optimiser les ressources naturelles : l'énergie solaire, l'eau, la régulation spontanée liée à la biodiversité.
3 - La grelinette
Pour travailler le sol, on oublie les bêches et motoculteurs et on adopte la grelinette, réputée en jardinage biologique. Elle ameublit la terre sans la retourner et préserve ainsi les organismes vivants présents en surface.
4 - Les buttes
L'idée est d'améliorer le sol là où les cultures le nécessitent, en général pour le potager. Cela permet aussi de réhausser la zone de travail et de la rendre plus confortable.
5 - Le paillage
Pas de sol à nu en permaculture. Dans la nature, le sol est en effet toujours recouvert. Vous pourrez pailler avec des produits du commerce ou simplement utiliser des brindilles, la tonte du gazon, des feuilles mortes à l'automne ou encore du carton. Cela limite les mauvaises herbes d'une part mais surtout améliore l'activité des micro-organismes, éléments clés de la richesse du sol.
6 - Le compost
Plus élaboré que le simple paillis, le compostage permet d'accélérer le processus naturel de décomposition de la matière organique. Comme dans le cas du fumier, l'action sera encore plus rapide et efficace si l'on mélange à parts égales les déchets verts (tonte de gazon, feuilles vertes...) et les déchets bruns (branches, cendre de bois...) Il pourra alors être utilisé sur toute culture en substitution aux engrais. En résumé on fait des déchets une ressource.
7 - La forêt-jardin
A l'origine, les terres étaient recouvertes de forêts. Il parait donc naturel de planter des arbres. Mais cela apporte d'autres atouts. Le couvert forestier protège du vent, du froid, de la chaleur. Grâce à leurs nombreuses feuilles, les arbres jouent un rôle essentiel dans la photosynthèse. Leurs racines apportent un équilibre dans le sol en conservant les minéraux et remontant les argiles. Ils offrent aussi un abri pour la faune. Ils sont donc les alliés de la production du jardin. En choisissant des espèces locales, on s'assure d'une pousse réussie. En associant des arbres de différentes hauteurs, on optimise l'occupation de l'espace. En jouant sur les variétés on s'offre un jardin gourmand et nourricier.
8 - Les animaux
Petits ou grands, ils jouent tous un rôle dans la nature. La microfaune dans le sol, les insectes auxiliaires et pollinisateurs, les oiseaux et les crapauds sont parmi les plus actifs et il est possible de développer leur présence dans les jardins en optimisant le choix des plantes et en protégeant le sol. Les taupes, les mulots, les hérissons ne sont pas en reste et aimeront se cacher sous des fagots.
Si l'on repense aux animaux domestiqués par l'homme on se rend compte de leur rôle dans la gestion de la nature. Les chèvres et les moutons pourront tondre l'herbe ou manger les feuilles. Les poules nettoieront le sol et les détritus. Les canards mangeront les limaces et débarasseront les mares des algues. Un âne broutera l'herbe. Et surtout les excréments de ces animaux serviront de fumier naturel pour les plantations. Alors si on se sent prêt à les aimer et s'ils peuvent se nourrir par eux-mêmes dans votre jardin, on peut donner vie à son jardin avec des animaux domestiqués.